Qu’entend-on par changement ?
Lorsque nos clients nous demandent d’intervenir afin de résoudre un problème prioritaire pour eux (faire aboutir un projet, évoluer des attitudes et des comportements dans le cadre d’une réorganisation, aider à la prise de conscience de dysfonctionnements…), c’est généralement que les solutions qu’ils ont pu mettre en œuvre ne leur a pas permis d’aboutir à un résultat satisfaisant. Le recours à nos services les intéresse en regard des objectifs attendus et des moyens à engager pour trouver des alternatives.
Un changement de type 1
En matière de conduite de changement d’attitudes et de comportements, nous observons que les actions infructueuses se caractérisent par ce que nous appelons dans l’approche Palo Alto un changement de type 1.
(Vaillancourt*, 2003, p 21)
Par exemple, une nouvelle organisation se traduit par la mise en place d’un organigramme et les managers se demandent comment faire entrer dans la pratique cette répartition différente des rôles et responsabilités. A la suite du nouvel organigramme, quelques comportements et actions changent, mais de nombreux freins, des habitudes de fonctionnement se dressent et deviennent des résistances.
L’objectif n’est pas atteint car l’intention de départ ne vise pas à changer les règles et les habitudes de fonctionnement. Dans un changement de type 1, si le degré d’ouverture est important au départ du projet, il va se rétrécissant au fur et à mesure du temps qui passe car dans le fond les pratiques restent les mêmes.
Un changement de type 2
Nos interventions ont pour objectif de produire des changements de type 2. Cette nature d’évolution facilite des transformations en profondeur des modes de fonctionnement et de collaboration des personnes d’une même organisation.
(Vaillancourt, 2003, p 23)
Ce type de modification remet en cause les acquis tant personnel qu’organisationnel. Il modifie les équilibres, et façon de faire avec l’environnement, que chacun s’est évertué à mettre en place.
Les changements de type 2 viennent transformer la culture des organisations qui les développent. Contrairement au changement de type 1, ils entraînent un faible degré d’ouverture au changement à l’origine du processus. Cependant cette ouverture va croissant chemin faisant.
A titre d’exemple, nombreuses sont les organisations qui souhaitent voir leurs collaborateurs prendre des initiatives et faire preuve d’autonomie mais peu fréquentes sont celles qui parviennent à produire ce type d’évolution. Un changement de type 2, avec une telle demande, amène l’encadrement à repenser son rôle et sa manière d’être en relation avec ses collaborateurs. Un tel type de changement modifie la répartition habituelle du pouvoir, débloque les statu quo et fait apparaître des fonctionnements inconnus jusque-là.
Olivier Millet
*Vaillancourt R., (2003), Le temps de l’incertitude : Du changement personnel au changement organisationnel, Montréal, Presses de l’Université du Québec.
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